Roche Ecrite
Après la déception à l'arrivée au Grand Bénare l'an dernier (7h de rando, 700m de dénivelé pour voir de la purée de pois), difficile de se motiver à attaquer un autre sommet.
La randonnée de Roche Ecrite présente par rapport à celle du Grand Bénare l'avantage d'évoluer dans différentes végétations (contre une végétation toute cramée du côté du Maïdo). On commence tôt, très très tôt même (avant 6 heures du matin) à Mamode Camp, à environ 1000m d'altitude au sortir du Brûlé qui se trouve encore sur la commune de Saint Denis.
ça grimpe mais vraiment doucement, on évolue au milieu d'une végétation dense avec vue sur les remparts de la Montagne et sur la mer
Il y a bien sûr de la boue, ce qui ralentira énormément la descente, surtout quand on est doué pour tomber (10 chutes en 7 heures, faut le faire. Sans gravité mais mes fesses vont virer au bleu), on avance avec vigilance au son des petits oiseaux qui sont ici endémiques, il s'agit des fameux tuit tuit :
Discret mais pas très farouche, on ne le trouve qu'ici sur l'île et dans le monde, en même temps on comprend son choix de lieu de vie car au fil des heures, la végétation semble constamment se renouveler et rivalise de beauté ce qui contribue à rendre cette randonnée vraiment agréable, en dépit d'un dénivelé qui peut effrayer (en tout 1100mètres mais très très progressif jusqu'au gite).
On trouve sur notre chemin les fougères arborescentes, les bois de couleur, les criptomérias et ces bambous magnifiques :
et les merveilleux tamarins des Hauts, toujours magnifiques, aussi beaux qu'à Mafate !
Après deux heures de montée dans cette forêt changeante, on arrive sur la plaine des Chicots, où se trouve le gite :
Les coqs nous annoncent notre arrivée au gite pour une pause bien méritée et importante avant d'attaquer la partie difficile de la rando (et oui, les deux premières heures de montée, c'est un échauffement qui prépare à la dernière demie heure). On est à presque 2000 mètres d'altitude, on retrouve alors la même végétation qu'au Maïdo : arbres secs et tordus, plûtot bas. Au lieu des cailloux, on marche sur des grandes dalles volcaniques très glissantes :
Des flèches peintes en blanc nous annoncent le chemin à suivre mais très vite on devine le sommet de Roche Ecrite qui s'élance comme une langue dans le vide. De loin, ça fait peur, de près, la dernière demie heure est très dure à vivre. Comme un mauvais moment à passer où chaque pas est un effort. Et oui, on arrive avec 3 heures de montée dans les pattes et nous voilà devant un bon gros dénivelé final sous un soleil de plomb :) : le rêve !
La récompense n'est pas encore au rendez-vous cette fois ci. On arrive à temps pour distinguer au loin le Piton des Neiges qui s'enveloppe très vite dans son manteau de nuages (flûte il n'est que 9h30), et Mafate :
On se console comme on peut avec les écritures qui ont donné le nom à Roche Ecrite et il ne reste plus qu'à tout redescendre
En résumé : environ 7 heures de marche (la boue a ralenti le rythme), 18km AR, 1100 m de dénivelé positif : jusqu'au gite, ça va, ensuite on meurt. Récupération : une bonne sieste nécessaire !