Plateau kerval : mythe ou réalité ?

Jouons d'abord à un petit jeu, celui des sept différences.

Facile le niveau.

Sur les deux images, le plateau Kerval, petit plateau de Mafate, au dessus de Maison Laclos

Wahoo c'est beau cette photo extraite du guide des cascades et bassins

Et maintenant la photo datant du dimanche 16 octobre :

Trop facile de trouver les sept différences non ?

Oh mais est-ce vraiment le même endroit ? Ou ce lac de montagne dans lequel se reflete un piton réunionnais serait-il mythique ?

La question demeure car le plateau Kerval est assez magnifique, même sous la brume; déjà pour y aller, le chemin est peu engageant nous annonçant sommairement "sentier fermé".

Peu importe, on y va, la photo du guide est trop belle. C'est parti donc pour une bonne grosse montée comme on les aime ici, pleine de cailloux à escalader, de racines à éviter, de dénivelé à avaler. Comment se repérer ? en suivant les petits cairns qui parsèment le chemin, charmants, laissant pensant qu'on pénètre dans un autre temps, un autre monde.

Le sommet de la crête qu'on grimpe paraît lointain dans la brume qui s'élève puis se rappelle à notre bon souvenir de suée chaude. Enfin, on arrive, la végétation change et laisse deviner un tapis d'herbe, sorte de pelouse amménagée par la nature peu clémente. Les arbres : des tamarins avec leurs formes mystiques et biscornues.

En guise de bienvenue :

Ce crâne nous rappelle que nous ne sommes pas seuls sur ce plateau de la désolation. Malgré la montée intense qu'on vient de vivre, d'autres créatures peuplent les lieux, des vaches venues de nulle part (impossible pour elles d'avoir tout monté) se cachent parmi les tamarins; Elles sont là, tapies dans la brume, à guetter les réactions des nouveaux venus, à passer leurs têtes bovines entre deux branches histoire de satisfaire leur avide curiosité. Et si ces vaches n'étaient plus herbivores ? Alors que nous délirons sur le changement potentiel de régime alimentaire des vaches, nous suivons un petit chemin tracé parmi la pelouse (qui devrait déjà être mangée par ces vaches !) en espérant toujours parvenir sur les berges de ce magnifique lac évoqué dans le guide. Puis enfin, nous "le" voyons en suivant des vaches folles qui s'échappent devant nous en meuglannnnt. Il est là, le "lac" :

Un brin déçus, nous tentons d'en faire le tour mais les vaches ont leur temple sacré où leurs petits sont nourris et protégés par leurs bovines de mère...Il nous faudra rebrousser chemin en retenant cette ambiance cauchemardesque, comme un rêve qui entête et nous maintient dans une brûme cotonneuse. Le son paraît différent, la vue est troublée par ce blanc omniprésent, et si les vaches étaient également différentes ???

Décidemment, le plateau Kerval vaut le détour. Deux heures de marche, 1h de montée, 45 minutes de descente, 15 minutes pour parvenir "au lac". Peut-être à refaire lorsque la sécheresse sera finie. Quand un cyclone aura dévasté l'île et que les vaches du plateau Kerval auront descentu la pente vers les habitations...

Leurs cousines de Maison Laclos ont nettement plus la classe mais quand même, ça cloche à Mafate ? Aurait-elle une moumoute ?