La cascade blanche : place aux aventuriers
Vous avez toujours rêvé des expéditions de Stanley ou de Livingstone au fin de l'AFrique,, vous vous imaginiez la machette à la main, en oubliant au passage les porteurs qui vous soutiennent, tout ébahi que vous seriez par la rencontre avec une végétation luxuriante et inconnue....
Ou bien, vous avez toujours été fasciné par les chutes d'eau, pas les petites, non, celles creusées dans la roche qui descendent sur des centaines de mètres et laissent présager en cas de grosses pluies des vrais déluges du ciel, comme des représentations d'une force de la nature...
Oui, vous, qui n'avez pas le vertige ni d'appréhension à sauter de roches en roches, vous qui ne craignez pas de revenir tout griffé ou boueux avec la sueur qui coule sur vos muscles encore endoloris par deux ou trois chutes bien négociées....cette randonnée est faite pour vous !
Le must : c'est à l'entrée du cirque de Salazie, super simple à trouver, vous traversez la rivière du Mât à l'Escalier (le pont du même nom que le lieu dit, juste après le Pisse en l'air). Vous garez votre voiture à l'ombre, à côté de la chapelle, et au retour, vous pourrez même prendre un verre au petit restaurant à côté...La jungle à une petite demie heure de St Denis...
On commence sur une piste derrière la chapelle qui vous propose de mater discrêtement les jardins des riverains ou les cascades sur le versant opposé : n'oubliez pas, on est à Salazie, le chouchou est roi
C'est déjà de la belle cascade mais ce n'est rien par rapport à celle que vous allez découvrir après avoir risqué un peu une descente sur ces pierres glissantes
Côté végétation, on est encore dans la civilisation, quelques bambous et fougères et un sentier dessiné. C'est sympatoche mais pas encore le Congo profond. On a même le plaisir de voir de petites pervenches de Madagascar pour le côté buccolique !
Après une dizaine de minutes, on parvient enfin dans la "jungle", en fait, ce n'est pas tant que la végétation est exceptionnelle (enfin, elle l'est, mais comme partout sur l'île), c'est surtout qu'il n'y a presque pas de sentier et qu'on se faufile entre les plantes en risquant sa vie à chaque pas car le sentier est à flanc de falaise et le terrain peut vous glisser sous les chaussures. Tout ça pour ça :
La fameuse cascade blanche qui fait plusieurs centaines de mètres de dénivelé et qui coule en toute saison. Oui, avouez-le, vous êtes bluffés. Alors on continue à se rapprocher, on fait attention où on pose ses pieds et après une petite demie heure de sueurs froides et chaudes (taux d'humidité : 200%), on retrouve un sentier potable sous les arbres :
Dix minutes plus tard , votre âme d'aventurier va décider de la suite...Soit vous traversez la rivière pour grimper comme un singe jusqu'au pied de la cascade blanche...soit vous décidez d'écouter ce panneau :
Désolé, on tenait à nos vies et il pleuviotait déjà...On s'est contenté de se mouiller les pieds dans la rivière avant de faire demi tour. La vue était déjà suffisamment belle.
Le retour est plus rapide car ça monte un peu moins. On ressort de cette balade un peu abasourdi par la densité de la végétation sur ces falaises abruptes qui semblent pourtant uniquement rocailleuses. Et on se dit que derrière toutes ces ravines imprenables, il doit y avoir un tas de paradis à découvrir...L'âme de l'explorateur est en nous ! Enfin, seulement pendant 1 heure 30....