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Des Zoreils au soleil
21 juillet 2013

bon appétit bien sûr

Pour nuancer peut-être d'un iota le portrait si élogieux d'un Burkina accueillant, et souriant, et où tout le monde est beau et gentil, il suffit ne serait-ce qu'une minute de se remémorer la mythique gastronomie burkinabè.

C'est bien connu d'ailleurs, vous avez tous déjà goûté des plats du Burkina, non ? Non vraiment ? Etonnant non ? Bah non, c'est pas étonnant, c'est parce que globalement, c'est pas bon !

Commençons par les aliments :

Bon, soyons honnête, ce n'est pas un pays où il y a profusion de nourriture. Et en brousse, là où il n'y a pas de boutiques, on fait avec ce qu'on a, donc avec ce qu'on cultive. Comme chacun sait, les oeufs Kinder ne sortent pas du derrière d'une poule, il faut donc faire simple avec les vrais oeufs, les poulets, et les céréales.

Petit tour des céréales : du sorgho -rouge- du petit mil, du maïs, des pois de terre, du truc bidule, et encore du mil.

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Sans moulin, difficile de moudre finement ces céréales, le résultat est donc un peu indigeste (en dehors du goût) et provoque bien souvent le phénomène des gros ventres qu'on observe chez les petits (entre autres). Je parle bien sûr du "tô". Le tô est une institution au Burkina, comme les pâtes en Italie. Impensable pour un burkinabè de ne pas aimer le tô. Comme les pâtes d'ailleurs, on l'accompagne de différentes sauces à base de verdure (feuilles de baobab, brèdes diverses, racines éventuellement).
Le tô maïs peut franchement faire penser à une polenta, pour les autres tô, ça dépend un peu de qui l'a fait. Quant à la sauce, c'est difficile d'y penser sans avoir en tête l'image de la bave gluante d'un gros crapaud accoucheur. Là je vous parle du tô de brousse, rien à voir avec le tô qui a été fait avec un moulin, il paraît qu'il y a même du tô fait avec de la banane plantain, ça pourquoi pas.

Il ne faut pas non plus se montrer trop difficile, et puis il y a aussi du riz, si l'on ne veut pas être dépaysé. Quant au poulet, ils le font un peu comme un cari, ils mettent des oignons, un peu d'ail, des tomates (ou aussi du concentré quand ils n'ont plus de tomate), un brin de piment aussi et voilà ça mijote. La sauce est bonne, le poulet par contre est pire qu'un poulet poussière, je crois qu'on m'a parlé d'un poulet bicyclette...Amateurs de blanc, n'essayez pas ! Et alors le must, c'est quand vous avez des cubes Maggi. Alors là, c'est Bocuse en brousse !

Avec les céréales toujours, ils font le "dolo", une sorte de bière au goût de cidre dont la fabrication est réservée aux femmes des forgerons (il y a des sortes de caste dans les villages, forgeron, ça gère pas mal dans la hierarchie). Pour le dolo, on prend du sorgho rouge, on le passe au moulin, puis on le fait chauffer dans ces grandes cuvettes, une fois, deux fois, trois fois, tout en écrémant à chaque fois les déchets de la décantation.

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Voilà c'est quasiment prêt ! ça donne envie non ? Cela dit, le dolo, si on vous l'offre, il ne faut pas refuser c'est quand même très sympa. Pas du niveau de la liqueur ou de la noix de cola qu'on offre seulement au chef mais quand même, c'est plus sympa que la calebasse d'eau fraîche qu'on se doit d'offrir à tout voyageur...

Pour continuer dans la gastronomie, deux recettes à éviter peut-être.

D'abord cette assiette là : c'est du riz gras à la sauce soumbala. On nous a dit que c'était fait à base de graines de néré (le fruit du fromager, l'arbre). Honnêtement, je ne tenterai pas l'expérience deux fois. Il y avait "comme un goût", un peu comme ces sauces asiatiques où on préfère ne pas demander les ingrédients de peur de comprendre qu'il y avait des tétines de hanneton dedans...C'est salé, ça croustille un peu sous la dent un peu comme la suite...(âmes sensibles...)

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ça aussi c'est salé et ça croustille : hummmm des bonnes chenilles grillées, oh là là, quel festin, quel régal. Honnêtement, ça a pas vraiment de goût hormis les épices. Mais bon, ça laisse une sensation bizarre sur les papilles, un peu pâteuse. Et jaunâtre. Miam.

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Bon rassurez-vous, on a bien mangé aussi, il y avait des fruits, la fin de la saison des mangues, des bonnes papayes et puis des bananes, des pommes, et même de la vache qui rit !

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Cela dit, une bonne assiette de frites de bananes plantain (alloco), c'est un vrai régal. Bien gras, parfait pour digérer l'anti-palu !

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