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Des Zoreils au soleil
26 mars 2013

Zulu

122853_fr_zuluL'image de la couverture est trompeuse, on pourrait s'attendre à des sourires, des rires. Le seul rire du livre sera peut-être celui de Mzala, surnommé le Chat, car il aime jouer avec ses futures victimes avant de les achever.

Pour le coup, c'est un polar noir de noir. Dans la veine de Deon Meyer sauf que l'auteur n'est pas sudafricain alors il se permet régulièrement de faire des petits rappels sur l'histoire de l'Afrique du Sud, l'apartheid, la commission qui a suivi pour permettre la réconciliation, les insécurités quotidiennes.

L'histoire, le crime, les meurtres, les trafics, deviennent (presque) secondaires et on apprend beaucoup de choses, on se rappelle aussi un peu mieux les mots du musée de l'apartheid vu qu'ils deviennent dans ce livre des actes. Il faut dire que C. Férey n'y va pas avec le dos de la cuillère pour décrire les mutilations, les tortures, les viols et autres réjouissances. Sauf que dans son livre, l'apartheid est censé être derrière le pays.

Zulu fait référence au grand noir chef de la brigade criminelle du Cap. Donc oui, l'apartheid est fini pour qu'un Noir occupe un tel poste. Ses associés et amis sont blancs et plutôt attachants. Face à eux, les couleurs se mélangent dans le crime, il y a le Grand Méchant, Afrikaaner, au passé trouble (mais protégé) et tous ses subalternes noirs qui dealent dans les townships, qui organisent des gangs et participent à augmenter les chiffres de la criminalité au quotidien. Et entre les méchants et les gentils, il y a les victimes. Les médiatisées, blanches forcément, mais là ils tapent fort en choisissant des "filles de", jeunesse dorée du Cap, beaux quartiers et moeurs particulières. Et les autres, les noirs des quartiers pauvres, les enfants sans avenir, les drogués, les filles qui se mettent sous la protection des mauvais garçons, les mères qui voient leurs enfants se perdre et leur mari mourir, les noirs atteints du SIDA (parce que oui, il suffirait de violer une vierge pour ne plus l'avoir, parce qu'une douche peut suffire à l'enlever,etc, etc...côté prévention, on fait mieux qu'en Afrique du Sud).

Le mélange est intéressant, on circule sur les itinéraires touristiques en allant taquiner le pingouin à Simon's Town ou les otaries à Hout Bay avant de rentrer au Cap par Constantia ou le parc de Table Mountain. Le Grand Noir chasse ses démons en se promenant au Cap de Bonne espérance en évitant deux trois babouins. Les méchants dealent à Muizenberg et ravagent les townships. Le circuit est assez complet, comme si C. Féryl avait pris les fameux bus tour en notant dans son carnet les lieux qu'il aimerait exploiter dans ses romans. Pas sûr qu'il soit allez dans le Kwazulu Natal d'ailleurs...il y aurait trouvé des terrains propices au polar !
En tous cas, merci pour la piste de lecture, c'est vrai qu'à présent, je ne vois plus pareil la plage de Muizenberg, pas sûr que j'y remettrai les pieds d'ailleurs !

 

 

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