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Des Zoreils au soleil
17 décembre 2012

La noce d'Anna

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Le livre m'avait été conseillé il y a quelques temps déjà mais j'avais oublié, le titre, l'histoire, le livre.

Puis une envie de lire de la littérature mauricienne m'a pris, cette façon de dire avec des mots simples des réalités complexes, des sentiments souvent noirs, tristes alors qu'on s'imagine avant tout des plages au soleil quand on pense à Maurice et pas forcément la misère des cases en tôle.

Là pas de Maurice en vue, mais Lyon et sa région un peu grise. L'héroïne, la mère d'Anna, a quitté son île natale pour vivre en Europe. D'abord à Londres, puis en France.

Mais l'histoire du livre ce n'est pas l'histoire de sa vie, ni celle de la vie d'Anna, sa fille unique. C'est le récit de leur relation, de la naissance d'Anna dans la vie de sa mère, de ce qu'Anna a changé, de ce qu'Anna a fait de sa mère. Comme le titre l'indique, Anna va se marier avec un homme qui est loin d'être l'idéal de sa mère qui elle, ne s'est jamais marié, qui n'a même jamais vraiment vécu avec un homme.

Anna est jeune, elle a toute sa vie devant elle alors pourquoi se marier ? En si grande pompe en plus dans un château, avec une grande robe blanche, le mariage est orchestré par des weddings planners, tout est minuté, prévu à l'avance. A l'opposé de la mère d'Anna qui n'a jamais trop su quoi faire le lendemain, ou du moins, qui n'a jamais eu de plan de vie. Elle, elle écrit. Et son éditeur est à peu près le seul homme qu'elle cotoie depuis des années, c'est lui qui accompagne sa fille à l'autel. Anna est dans les chiffres, sa mère dans les mots. Anna prévoit, sa mère se laisse porter par la vie. Anna a la peau claire, les cheveux clairs, elle est européenne, sa mère a les cheveux noirs, porte souvent des saris, passe toujours pour une étrangère. Mais à l'issue de cette étrange journée de mariage qui est le cadre principal du roman, Anna comprendra sa mère, qui saura lui raconter sa naissance, l'amour qu'elle portait au père d'Anna qu'elle a laissé partir en Afrique pour ne pas lui briser ses rêves d'aventure.

L'écriture de Nathacha Appanah est agréable, on suit sans mal les sentiments de cette femme qui se découvre mère peu à peu et qui se rend compte de l'indépendance de sa fille avec frayeur et fierté. Mais de Maurice, ni plage, ni soleil. Juste les impressions ressenties par des immigrés depuis des années qu'ils ne seront jamais vraiment chez eux en France, à qui on finit toujours par demander "mais vous êtes d'où?" "Maurice, quel pays de rêve, vous devez être bien triste ici"...

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