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Des Zoreils au soleil
13 juin 2012

Jaya, un peu d'histoire en BD

Souvent l'histoire en BD, c'est un peu des dessins "old school" du style : 

imageCouv

Pas trop mon goût...Mais là, petite perle découverte juste dimanche, rapide à lire mais les images restent longtemps en tête et l'histoire permet de découvrir une phase de l'histoire de la Réunion bien souvent oubliée : l'engagisme.

Petit retour en arrière : 1848, abolition de l'esclavage, grosse tuile donc pour les planteurs qui ne peuvent plus exploiter comme avant leurs terres, pas fous les anciens esclaves devenus libres, vaquent à d'autres occupations et ont d'autres aspirations que couper la canne pour leurs anciens maîtres. Mais la misère est toujours présente quelque part dans le monde, quand on cherche bien on finit toujours par trouver des plus malheureux à qui faire miroiter l'Eden...

Et à l'époque justement, en Inde, dans le Tamil Nadu, on ne peut pas dire que ce soit bien la joie. Conflits ethniques et pauvreté font que les Mascareignes ont un avant-goût de paradis même si pour cela, il faut "s'engager" à cultiver la canne pendant 5 ans. Mais promis, le voyage c'est bon, c'est payé, et en plus nourriture et logement sont assurés : un rêve.

C'est ainsi que des milliers d'indiens, des tamouls, font la traversée de l'Océan vers Maurice et la Réunion pour cultiver un moment la canne puis ensuite se fondre dans la population réunionnaise. C'est ce que choisit de faire une indienne pas très en forme et sa fille, Jaya, héroïne de cette belle BD dont voici la couverture : 

Jaya-couv-web-6a802

Effectivement le style est différent des BD historiques...L'histoire aussi car centrée sur une personne attachante, Jaya, à qui il arrive des aventures communes à toute une génération d'engagés : d'abord un long et difficile voyage en bâteau où nombreux engagés meurent de fièvre. Puis c'est la mise en quarantaine au Lazaret, où les différents engagés tissent des liens, mais où les locaux sur place profitent aussi de leur vulnérabilité. Et puis, c'est enfin le travail dans les champs de canne, l'Eden tant promis pour Jaya est en fait bien réél, dans l'Est où une plantation porte ce nom. Enfin après tout, ce n'est que pour cinq ans... Non ? 

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